X

      Tout d'abord, les soupçons du douanier se portèrent sur les Salaün; mais il les chassa presque aussitôt, ne pouvant croire à tant de haine et que rien ne motivait. Au reste, de l'enquête que dirigea le lendemain un agent d'assurances, il résulta que le feu avait dû se communiquer à la grange par des étincelles d'écobue. On se rappela que ce soir-là le vent soufflait du large; un des brasiers, celui même que Coupaïa avait rapproché de la grange, paraissait avoir causé l'incendie.

     Seule, la vieille Môn n'admit point cette explication. Elle hocha la tête, grogna quelques mots sourds en regardant les Salaün, puis se tut. Mais rien ne témoignait contre eux.

     On les avait vus au feu des premiers. Ils avaient fait un détour par les champs qui leur permit de déboucher sur la route du côté opposé à l'incendie. Des paysans accouraient de Landrellec, de Roscané, de Keraliès. Dans le saisissement de la première heure, ils ne remarquèrent point la contenance embarrassée d'Yves-Marie, qui put ainsi se reprendre. Et, pour Coupaïa, ses cris, ses mains jointes qu'elle tordait sur sa tête, la fièvre qu'elle mit à essayer de sauver du feu son crucifix de cuivre, ses bénitiers et ses sachets, l'affaissement qui succéda, ses yeux secs, sa bouche convulsée et jusqu'aux lambeaux de prières qui en sortaient, lui firent un jeu de circonstance si naturel que personne n'y prit garde que pour s'apitoyer sur son sort.

     Tout n'était point affecté d'ailleurs dans cette attitude. Au premier coup elle n'avait vu que sa vengeance; elle n'avait point réfléchi qu'en brûlant Thomassin et la rebouteuse elle allait brûler aussi son reliquaire. L'idée qu'il n'en resterait rien, que c'était fini de ces choses sacrées, joie de son âme, lumière de ses tristes yeux, l'affola soudainement au point qu'elle n'hésita pas à se jeter dans les flammes pour en sauver quelque parcelle.

5    Thomassin, après une telle manifestation d'héroïsme, ne pouvait plus douter de l'innocence des Salaün. Il n'était pas possible que Coupaïa se fût résolue à sacrifier ainsi ses saintetés, à les brûler elle-même, sans raison, pour un mot, elle qu'il avait vue prête à les défendre de sa vie contre un attouchement profane [cf. VII.25-26], qui la risquait encore pour les sauver du feu. La vieille Môn se trompait; sa rancune contre les Salaün lui faisait voir ce qui n'était pas.

     En l'absence d'autre logement, Thomassin décida qu'on reprendrait la vie commune à Morvic, qui, par bonheur, n'avait pas été loué. Sa maison de Landrellec était assurée; il emprunta quelques meubles à des voisins et dès le lendemain soir Morvic fut habitable.

      De son côté, Môn avait pu voir Francésa et, après l'avoir rassurée sur l'incendie, elle lui avait annoncé que Thomassin avait obtenu de l'entrepreneur les trente-cinq mille francs qu'il demandait. Francésa se montra moins forte dans le bonheur que dans la peine : elle pleura et il fallut que la vieille Môn la reconduisît jusqu'au manoir pour qu'elle ne défaillît point.

     - Tout n'est pas fini, lui dit Môn en la quittant. Ton père n'a pas encore donné son consentement à ton mariage. Ranime-toi. Tu pleureras après, si c'est ton gré. C'est maintenant, ma fille, qu'il te faut toute ta présence d'esprit pour le décider à dire oui...

     Francésa rentra chez elle. Son père était dans la cuisine, assis à la grande table, qui triait des céréales pour la semaison d'hiver. Il les prenait à petites poignées, les tâtait, rejetait les unes, mettait les autres de côté, ne se décidant que pour les graines bien mûres, bien nettoyées, de bonne mine, fines d'écorce, coulantes et lourdes. C'était une des occupations où il apportait le plus de soin. Il ne se reposait sur personne du choix des semences, et il est vrai de dire que ses récoltes s'en ressentaient, plus abondantes et de qualité meilleure que celles du voisin.

10   - C'est toi, Francésa? dit-il sans lever les yeux, la reconnaissant à la légèreté du pas. Je t'espérais pour empaqueter les graines... Tu as été voir l'incendie?

     Il croyait que la jeune fille avait suivi à Landrellec les curieuses de Keraliès; mais elle attendait Môn dans l'après-midi et n'avait point bougé des alentours.

     - Non, tad, dit-elle, ces choses-là font trop de peine à regarder...

     Elle prit sur le bord de la fenêtre la petite fiole de verre qui servait d'écritoire et s'assit à la table, en face du vieillard. Celui-ci continuait son triage. Il déposait les graines sur des carrés de papier de différente grandeur qu'il tirait au hasard d'une manne d'osier. Quand les tas étaient faits, il les passait à Francésa, qui les empaquetait et inscrivait au dos leur désignation : Parc-en-eil, Parc-izellan, Parc-bihen. Toujours économe, le vieux Prigent utilisait à ces empaquetages les papiers de sa famille, masse encombrante et vaine dont il n'eût jamais songé à examiner le contenu.

     - Et de quatre! dit-il en poussant vers la jeune fille un dernier tas. Inscris: Parc-braz, chérie.

15   Francésa trempa machinalement sa plume dans l'écritoire. Depuis qu'elle était entrée, elle cherchait le joint pour amener la conversation sur son mariage. Elle savait qu'on n'obtiendrait rien du bonhomme à le heurter de front. Il fallait biaiser. Mais par où le prendre? Au moment où elle allait fermer le paquet pour y inscrire la désignation, ses yeux tombèrent par hasard sur une des lignes du recto. Elle regarda de plus près; elle ne se trompait pas : le nom de Roland Le Coulz y était écrit en toutes lettres, et, vis-à-vis du nom, après la mention Trégastel, en accolade : Moulin à eau de Poul-Palud, tenues de Kergûnteuil et de Kerenoc'h. Valeur exacte : 30 000 livres. Payé à la nation : 2 000.

     - Que regardes-tu comme ça? dit le vieux Prigent, surpris de l'attention que mettait sa fille à examiner le manuscrit. Quelque rabâchage du vieux temps? Des titres de famille?... La belle avance d'avoir été seigneurs du bois et de la plaine, si nous n'avons plus la plaine ni le bois !

      Francésa avait déplié le papier; elle avait peine à se reconnaître dans cette écriture rouillée et brouillée, tracée d'une main lourde d'égrotant. Elle lut à haute voix l'en-tête :

     - « Ceci est la liste complète des biens appartenant à la famille Prigent de Kerhu-Lanascol, avec leur valeur réelle en livres et le prix auquel ils ont été vendus, sous l'infâme Révolution, aux acquéreurs de biens nationaux. Dressé par moi, Jean Prigent de Kerhu-Lanascol, à Londres, le 17 du mois d'Auguste 1796, sur les indications fournies par mon tenancier Guillaume Bozec, que Dieu ait en sa sainte garde. Suit le nom desdits acquéreurs, pour être fidèlement retenu par mes hoirs, et aider, si ne puis moi-même, à leurs légitimes revendications. »

     - Eh! va te promener, bougonna le vieux Prigent. Les gredins peuvent dormir tranquilles. La loi est la loi, et ni eux, ni leurs fils, ni les fils de leurs fils ne seront jamais inquiétés.

20    Francésa, sans répondre, de sa voix lente, un peu tremblée, qui s'achoppait aux mots difficiles, continua :

     - « 1 Pierre Buhors, ci-devant notaire royal à Lannion, accusateur public et juge au tribunal du district : tenues de Keraliès et de Landrellec réunies (bois taillis, prés, pâtures, landes et fermes), valeur exacte : deux cent cinquante mille livres. Payé à la nation : vingt-cinq mille. »

      Vingt-cinq mille livres... Seulement vingt-cinq mille livres!... Prigent s'était dressé sur le coup..

     - Le filou! Le filou! Des terres qui vaudraient aujourd'hui le million!...

     Ces belles tenues familiales, trois cents hectares au moins, presque un pays, d'une vision brusque, avaient passé devant lui. Vingt-cinq mille livres! Autant dire qu'on les donnait. Et de quel droit? Qu'avaient fait les siens pour qu'on mît cette fureur à les dépouiller? Il bouillonnait. Ce n'était plus le Prigent de tout à l'heure, indifférent aux considérations générales sur la famille, le nom, etc. Maintenant chaque mot de la liste faisait balle, frappait au plein de sa passion pour la terre. Et à mesure que la liste se déroulait, si longue, interminable à cause des hésitations de Francésa, c'étaient de nouvelles explosions, un déchaînement de rage grandissante contre ces voleurs de terre, dont le moindre eût mérité d'être roué vif...

25    - Ce Buhors! Sais-tu, toi, Francésa? Son fils est aujourd'hui le plus riche propriétaire du pays. Il a un château, des voitures, des livrées. Il est député. Il ne s'appelle plus Buhors tout court ; il s'appelle Buhors de je ne sais quoi et de je ne sais où, peut-être bien Buhors de Landrellec ou de Keraliès, tiens! Et le plus fort, c'est que ce sont les nobles qui l'ont envoyé à la Chambre. [1] Tout de même drôle qu'on soit allé choisir pour représenter la légitimité ce fils de jacobin enrichi, voleur de terres et coupeur de têtes. Ah! misère de sort! Si son père vivait et si je le tenais là, sous ma main!...

     Il tremblait de tous ses membres ; il voyait rouge. C'était au fond si nouveau pour lui, cette révélation de leur ancienne prospérité! Élevé à la dure, dans l'accoutumance d'un présent misérable, sans autre fortune que le manoir paternel et les quelques champs dont il vivait, jamais il ne s'était transporté en deçà pour réfléchir au passé. Il savait, de notion vague, que les siens étaient nobles et avaient possédé de grandes terres. Bozec le lui avait dit. Mais ces temps de prospérité disparaissaient pour lui dans un lointain de légende. C'est la privation qui fait le regret. N'ayant jamais été riche, il restait froid à la perte d'une richesse qu'il n'avait pas connue. Le passé ne lui parlait pas; il l'imaginait comme une sorte de grand trou noir où dormaient confusément les siècles et les minutes. Il en est presque toujours ainsi chez les simples, pour qui la notion de temps reste inséparable de leur conscience individuelle. Tout ce qui échappe à cette conscience, les faits du passé le plus reculé et du passé le plus voisin, se mêle pour eux au point de ne plus se distinguer. Leur chronologie n'a qu'une mesure : c'est « le vieux temps » ou « le temps jadis ». Prigent ne s'exprimait pas d'une façon différente. Mais, tout à coup, au moment où il y songeait le moins, quand il le croyait si loin, si perdu, voilà que ce passé se rapprochait de lui, revivait, et non point d'une forme nuageuse et flottante, mais net, précis, déterminé dans l'espace et déterminé dans le temps... Tenues de Keraliès, tenues de Landrellec, convenant de Brigeat, bois de Tréhuzan, landes du Vouloc'h, moulin à vent du Guidern, tous ces noms lui étaient familiers. Il le connaissait, ce bois de Tréhuzan, avec ses beaux cônes de pins qu'on débitait à la marine, et ce convenant de Brigeat, le meilleur à dix lieues de ronde pour le sarrasin et le trèfle, et ce moulin du Guidern, haut perché sur sa motte, à la croisée de la grande route de Lannion et des petits chemins ruraux de Barnabanec et de Keraliès, le mieux exposé, le plus achalandé des moulins de la côte.

Barnabanec est marqué par l'étoile rouge

Source: Mapquest

Et tout cela perdu, tout cela à son père et qu'il aurait dû hériter de son père et qu'on avait volé à son père, à lui, à Francésa... - « Le filou! la fripouille! » répétait-il après chaque nom.

     Beaucoup des acquéreurs lui étaient du reste inconnus. C'est la ville surtout qui en avait fourni; les paysans, race pauvre, réservée, respectueuse de l'interdit dont le clergé avait frappé les biens nationaux, laissaient vendre et n'intervenaient point. Bois-hardy ne les souleva que plus tard et quand le mal était fait... [2]

     Francésa, comme indifférente, poursuivait sa lecture. Mais une joie profonde lui venait de cette colère dont elle attendait l'explosion finale quand elle en serait au nom de Roland Le Coulz. Elle fit semblant d'hésiter davantage sur le nom, comme heurtée à une difficulté subite :

     - « Rol... Roland Le Coulz... »

30    - Hein! s'écria le vieux Prigent. Répète un peu... Roland qui?

     La jeune fille se pencha sur le papier comme pour mieux lire et reprit tout d'une traite :

     - « Roland Le Coulz, de Trégastel : Moulin à eau de Poul-palud, tenues de Kergûnteuil et de Kerenoc'h. Valeur exacte : trente mille livres. Payé à la nation : deux mille. »

     Ces tenues, c'étaient justement celles que Le Coulz devait apporter dans la famille. Il ne pouvait donc y avoir d'hésitation. Au reste, la mention de Trégastel aurait dissipé tous les doutes, si le vieux Prigent en avait pu conserver. Ainsi, celui qu'il avait choisi pour gendre descendait en droite ligne du seul paysan de la paroisse qui eût trahi les Kerhu et aidé à les dépouiller; et, par surcroît, il portait le même prénom que son aïeul; et un hasard n'eût pas mis sous les yeux de Francésa la terrible liste, que lui, Prigent, il eût peut-être contraint sa fille à épouser ce petit-fils de corsaire! Il ferma les yeux, s'arc-bouta à la cloison comme s'il perdait ses forces par une blessure.

     - Ce n'est pas possible... Je veux voir si c'est possible... Montre-moi le papier...

35    Il déchiffra une à une les lettres. Le papier glissa de ses doigts. Tenues de Kergûnteuil et de Kerenoc'h, il les connaissait tant, les trouvait si belles! Quelle plus-value pour ses terres à lui, s'il les eût agrandies par alliance, comme il rêvait, des fermes de Kergûnteuil et des praîries de Kerenoc'h!

     Il s'était habitué à ce rêve; il l'avait caressé à l'aise, chaque jour, chaque nuit, depuis que Francésa lui avait marqué sa soumission et renoncé à Thomassin. Il lui arrivait, parfois, à la lisière de ses champs, d'entrer sur le domaine de Le Coulz, comme chez lui, et d'y rester à compter les pieds d'arbres et à supputer le rapport de la tenue, morceau par morceau... Eh bien? C'était vrai; c'était à son père, c'était à lui, on les lui avait volés, ces arbres, le rapport de cette tenue. Et après? La loi avait consacré tout cela. Qui se doutait de la spoliation? Le Coulz lui-même en savait-il le premier mot? A quelle chimère de famille, à quelle rancune rétrospective et sotte, lui, Prigent, il allait sacrifier ses intérêts les plus chers. Eh! il se doutait bien, il s'était toujours douté qu'on avait volé sa famille. Les voleurs étaient morts; qu'y pouvaient les fils? Et puis, il y avait si longtemps!... Sa colère s'en allait peu à peu, se réduisait comme une eau surchauffée. Il songeait; il se prenait à l'idée d'une entente possible, d'un arrangement qui ne compromettrait point ses intérêts et sauverait les apparences.

     - C'est peut-être à voir, c'est peut-être à voir, répétait-il comme se parlant à lui-même.

      Francésa dressa l'oreille.

     - Voir quoi, tad?

40  - On ne sait jamais, continua le vieillard.

     Et se tournant vers Francésa :

     - Chérie, il ne faut parler à personner de ce que nous avons découvert là, à personne. Ca ferait des bruits et il vaut mieux les éviter. Nous tenons toujours Le Coulz; bien sots si nous le lâchions! Il est riche, il est bon cultivateur... Oui, oui, ne m'interromps pas... Je sais ce que tu vas dire, qu'il n'est si riche que parce que son grand-père nous a volé nos terres ... Mon Dieu, volé, volé, il faudrait s'entendre ... Il les a payées à l'Etat, après tout, pas grand'chose, non, oh! non, c'est vrai, mais, enfin, il les a payées... Et puis, qu'est-ce que tu veux? Le petit-fils n'est pas cause, lui, n'est-ce pas? Je suis content de parier qu'il n'en sait rien. Il est honnête. C'est certain. Sans ça, est-ce qu'il t'aurait demandée en mariage? Il n'aurait pas osé. Ah! s'il était de moitié dans le secret de son grand-père, je ne dis pas. Mais on peut l'interroger en dessous, sans qu'il s'en aperçoive. Tu verras...

     - Je ne comprends pas, tad, dit gravement Francésa. Explique-toi...

     - C'est pourtant assez clair... Voyons, chérie, mets-y un peu de bonne volonté... Il n'y a pas de meilleur parti pour toi dans le canton, il n'y en a pas... Et si Le Coulz est honnête au sens que je dis, il a beau s'appeler Le Coulz et descendre d'un acquéreur de biens nationaux...

45    - Assez, tad, dit Francésa en se levant. Cette fois, j'ai trop bien compris...

     Le vieillard la regarda, troublé malgré lui.

     - Tant qu'il ne s'est agi, dit Francésa, que d'un homme comme les autres, plus ou moins riche seulement, je me suis tue. Celui-là ou celui-ci, puisque tu repoussais Thomassin, peu m'importait. Aujourd'hui, tad, tu as la preuve que Le Coulz est le petit-fils d'un voleur et qu'il n'est riche que de notre spoliation... Tu as entendu la parole de ton père mort; elle est encore au fond de tes oreilles avec le nom de ceux qu'elle a marqués; et c'est toujours Le Coulz que tu veux pour gendre... Cette forfaiture que tu m'imposes, non, je ne l'accepte pas. Pour moi, tad, je te le dis, j'aimerais mieux tomber morte à tes pieds que d'épouser Le Coulz...

     Elle s'était tue que le vieux Prigent écoutait toujours. Pour la première fois une volonté étrangère s'affirmait devant lui et il ne trouvait rien à répliquer. Se rendait-il compte de ce qui se passait? Comprenait-il vaguement que c'était de sa faute, qu'il avait amoindri en lui la dignité paternelle et que Francésa n'était si forte que parce qu'elle sentait cet amoindrissement? En d'autres temps, il aurait écrasé d'un mot une révolte de fille à père; maintenant il reculait, désarmé, vaincu, devant cette protestation d'une conscience. C'était sa race qui se levait devant lui, sa race morte avec lui et qu'il voyait revivre par-dessus lui, haute de tout ce qui lui manquait de désintéresement et de fierté, dans cette dernière-née des Kerhu-Lanascol. Et, par une corrélation mystérieuse, il sembla tout à coup que sa belle vigueur physique l'abandonnait avec son énergie et sa volonté ; il se tassait sur lui-même comme pris d'une subite décrépitude ; il agitait des mains égarées; il remuait ses lèvres à la manière des vieilles femmes en enfance; ce fut de leur voix lointaine et brouillée, leur voix d'inconscience, qu'il murmura en s'affaissant sur la table :

     - Fais à ton idée, Francésa, ma fille...

Observations

[1] L'Assemblé nationale.

[2] Bois-Hary était un des chefs de la chouannerie, une révolte de paysans contre le gouvernement de la Révolution.

Révision de la lecture

1. Comment explique-t-on le feu?
2. Pourquoi n'en accuse-t-on pas les Salaün?
3. Où Thomassin s'établit-il, sa maison brûlée?
4. Qu'est-ce que Francésa trouve dans les documents de son père?
5. Comment Prigent réagit-il à cette découverte?
6. Pourquoi les paysans n'avaient-ils pas acheté les terrains confisqués aux nobles par la Révolution?
7. Comment Francésa justifie-t-elle maintenant son refus d'épouser Le Coulz?