XI (À Kouroussa pour les vacances)
Chaque fois que je revenais passer mes vacances
à Kouroussa, je trouvais ma case fraîchement repeinte à
l'argile blanche, et ma mère impatiente de me faire admirer les améliorations
que d'année en année elle y apportait.
Au début, ma case avait été
une case comme toutes les autres. Et puis, petit à petit, elle avait
revêtu un aspect qui la rapprochait de l'Europe. Je dis bien « qui
la rapprochait » et je vois bien que ce rapprochement demeurait lointain,
mais je n'y étais pas moins sensible, et non pas tellement pour le supplément
de confort que j'y trouvais, que pour la preuve immédiate, immédiatement
tangible, de l'immense amour que ma mère me portait. Oui, je passais
à Conakry la majeure partie de l'année, mais je ne demeurais pas
moins son préféré ; je le voyais ; et je n'avais pas besoin
de le voir : je le savais! Mais je le voyais de surcroît.
Eh bien, qu'en dis-tu? disait ma mère.
C'est magnifique! disais-je.
5 Et je l'étreignais fortement ;
ma mère n'en demandait pas plus. Mais de fait c'était magnifique,
et je me doutais bien de l'ingéniosité que ma mère avait
dépensée, de la peine qu'elle s'était donnée, pour
inventer en partant des matériaux les plus simples ces
modestes équivalents des habiletés mécaniques de l'Europe.
La pièce principale, celle qui d'emblée
tirait l'oeil, c'était le divan-lit. D'abord, cela avait été,
comme pour la case, un lit pareil à tous les lits de la Haute-Guinée
: un lit maçonné, fait de briques séchées. Puis
les briques du milieu avaient disparu, ne laissant subsister que deux supports,
un à la tête et un au pied; et un assemblage de planches avait
remplacé les briques enlevées. Sur ce châlit improvisé,
mais qui ne manquait pas d'élasticité, ma mère avait finalement
posé un matelas rembourré de paille de riz. Tel quel, c'était
à présent un lit confortable et assez vaste pour qu'on s'y étendît
à trois, sinon à quatre.
Mais quelque vaste qu'il fût, à
peine mon divan-lit suffisait-il à recevoir tous les amis, les
innombrables amis et aussi les innombrables amies qui, à la soirée
ou certains soirs tout au moins, me faisaient visite. Le divan étant
le seul siège que je pouvais offrir, on s'y entassait comme on pouvait,
chacun se creusant sa place, et les derniers arrivés s'insérant
dans les dernières failles. Je ne me souviens plus comment, ainsi encaqués,
nous trouvions malgré tout le moyen de gratter de la guitare, ni comment
nos amies gonflaient leurs poumons pour chanter, mais le fait est que nous jouions
de la guitare et que nous chantions, et qu'on pouvait nous entendre de loin.
Je ne sais si ma mère goûtait beaucoup
ces réunions ; je croirais plutôt qu'elle les goûtait peu,
mais qu'elle les tolérait, se disant qu'à ce prix tout au moins
je ne quittais pas la concession pour courir Dieu sait où. Mon père,
lui, trouvait nos réunions fort naturelles. Comme je ne le voyais guère
dans la journée, occupé que j'étais à aller chez
l'un, à aller chez l'autre, quand je n'étais pas au loin en excursion,
il venait frapper à ma porte. Je criais: « Entrez! » et il
entrait, disait bonsoir à chacun et me demandait comment j'avais passé
la journée. Il disait quelques mots encore, puis se retirait. Il comprenait
que si sa présence nous était agréable et elle l'était
réellement , elle était en même temps fort intimidante
pour une assemblée aussi jeune, aussi turbulente que la nôtre.
Il n'en allait pas du tout de même pour
ma mère. Sa case était proche de la mienne, et les portes se regardaient
; ma mère n'avait qu'un pas à faire et elle était chez
moi; ce pas, elle le faisait sans donner l'éveil et, parvenue à
ma porte, elle ne frappait pas : elle entrait! Brusquement elle était
devant nous, sans qu'on eût seulement entendu grincer la
porte, à examiner chacun avant de saluer personne.
10 Oh! ce n'étaient pas les visages
de mes amis qui retenaient son regard : les amis, cela me regardait; c'était
sans importance. Non, c'étaient uniquement mes amies que ma mère
dévisageait, et elle avait tôt fait de repérer les visages
qui ne lui plaisaient pas! J'avoue que, dans le nombre, il y avait parfois des
jeunes filles aux allures un peu libres, à la réputation un peu
entamée. Mais pouvais-je les renvoyer? Et puis le désirais-je?
Si elles étaient un peu plus délurées qu'il n'était
nécessaire, elles étaient généralement les plus
divertissantes. Mais ma mère en jugeait autrement et elle n'y allait
pas par quatre chemins :
Toi, disait-elle, que fais-tu ici? Ta
place n'est pas chez mon fils. Rentre chez toi! Si je t'aperçois encore,
j'en toucherai un mot à ta mère. Te voilà avertie! (cf.
V.34)
Si alors la jeune fille ne déguerpissait
pas assez vite à son gré ou si elle n'arrivait pas à
se dégager assez vite de l'entassement du divan ma mère
la soulevait par le bras et lui ouvrait la porte.
Va! disait-elle ; va! Rentre chez toi!
Et avec les mains elle faisait le simulacre de
disperser une volaille trop audacieuse. Après quoi seulement, elle disait
bonsoir à chacun.
15 Je n'aimais pas beaucoup cela, je ne
l'aimais même pas du tout : le bruit de ces algarades se répandait
; et quand j'invitais une amie à me faire visite, je recevais trop souvent
pour réponse :
Et si ta mère m'aperçoit?
Eh bien, elle ne te mangera pas !
Non, mais elle se mettra à crier
et elle me mettra à la porte!
Et j'étais là, devant la jeune
fille, à me demander : « Est-il vrai que ma mère la mettrait
à la porte? Y a-t-il des motifs pour qu'elle la mette vraiment à
la porte? » Et je ne savais pas toujours : je vivais à Conakry
la plus grande partie de l'année et je ne savais pas dans le détail
ce qui défrayait la chronique de Kouroussa. Je ne pouvais pourtant pas
dire à la jeune fille ; « As-tu eu des aventures qui ont fait du
bruit? Et si tu en as eu, crois-tu que la rumeur en soit parvenue à
ma mère? » Et je m'irritais.
20 J'avais le sang plus chaud, avec l'âge,
et je n'avais pas que des amitiés ou des amours timides
; je n'avais pas que Marie ou que Fanta, encore que j'eusse d'abord Marie et
d'abord Fanta. Mais Marie était en vacances à Beyla, chez son
père; et Fanta était mon amie en titre : je la respectais ; et
quand bien même j'eusse voulu passer outre, et je ne le voulais pas, l'usage
m'eût ordonné de la respecter. Le reste... Le reste était
sans lendemain, mais ce reste néanmoins existait. Est-ce que ma mère
ne pouvait pas comprendre que j'avais le sang plus chaud?
Mais elle ne le comprenait que trop! Souvent
elle se relevait en pleine nuit et venait s'assurer que j'étais bien
seul. Elle faisait généralement sa ronde vers minuit ; elle frottait
une allumette et elle éclairait mon divan-lit. Quand il m'arrivait d'être
encore éveillé, je feignais de dormir; puis, comme si la lueur
de l'allumette m'eût gêné, je simulais une sorte de réveil
en sursaut.
Qu'est-ce qui se passe? disais-je.
Tu dors ? demandait ma mère.
Oui, je dormais. Pourquoi me réveilles-tu?
25 Bon! rendors-toi!
Mais comment veux-tu que je dorme
si tu viens m'éveiller.
Ne t'énerve pas, disait-elle, dors!
Mais d'être tenu si court ne m'allait que
tout juste, et je m'en plaignais à Kouyaté et à Check Omar,
qui étaient alors mes confidents.
Ne suis-je pas assez grand garçon?
disais-je. On m'a jugé assez grand garçon pour m'attribuer une
case personnelle, mais en quoi une case est-elle encore personnelle si l'on
doit y entrer librement de jour et de nuit ?
30 C'est le signe que ta mère t'aime bien, disaient-ils
(cf. XI.2).. Tu ne vas pas te plaindre parce que ta mère t'aime
bien?
Non, disais-je.
Mais je pensais que cette affection aurait pu
être moins exclusive et moins tyrannique, et je voyais bien que Check
et Kouyaté avaient plus de liberté qu'on ne m'en laissait.
Ne réfléchis pas tant, disait
Kouyaté. Prends ta guitare!
J'allais décrocher ma guitare Kouyaté
m'avait appris à en jouer et, le soir, au lieu de demeurer
dans ma case, nous partions nous promener par les rues de la ville, grattant,
Kouyaté et moi, de la guitare, Check du banjo, et chantant tous trois.
Les jeunes filles, souvent déjà couchées à l'heure
où nous passions devant leur concession, se réveillaient et tendaient
l'oreille. Celles qui étaient de nos amies, nous reconnaissaient à
nos voix ; et elles se levaient, elles s'habillaient prestement, puis accouraient
nous rejoindre. Partis à trois, nous étions bientôt six
et dix, et parfois quinze à réveiller les échos des rues
endormies.
35 Kouyaté et Check avaient été
mes condisciples à l'école primaire de Kouroussa. Ils étaient,
l'un et l'autre, d'esprit prompt et curieusement doués pour les mathématiques.
Je les revois encore, alors que notre maître achevait à peine de
nous dicter un problème, se lever tous les deux et aller remettre leur
copie. Cette surprenante rapidité nous émerveillait tous et aussi
nous décourageait un peu, me décourageait peut-être particulièrement,
bien que j'eusse ma revanche en français. Dès ce temps-là
néanmoins ou à cause de cette émulation
il y avait eu de l'amitié entre nous, mais une amitié comme peuvent
en concevoir de tout jeunes écoliers: pas toujours très stable
et sans beaucoup d'avenir.
Notre grande amitié n'avait vraiment commencé
qu'à l'époque où j'étais parti pour Conakry, et
où, de leur côté, Kouyaté et Check étaient
allés poursuivre leurs études, l'un à l'Ecole normale de
Popodra, l'autre à l'Ecole normale de Dakar.
Voici Dakar marqué avec une étoile rouge
(Source: Mapquest)
Nous avions alors échangé de nombreuses et longues lettres,
où nous décrivions notre vie de collégien et comparions
les matières qu'on nous enseignait. Puis, le temps des vacances venu,
nous nous étions retrouvés à Kouroussa et nous étions
très vite devenus inséparables.
Cette amitié, nos parents ne l'avaient
pas d'abord regardée d'un trop bon oeil ; ou bien nous disparaissions
des journées entières, négligeant l'heure des repas et
les repas eux-mêmes, ou bien nous ne quittions pas la concession, si bien
qu'à l'heure du repas surgissaient deux invités sur lesquels
on ne comptait pas. Il y avait là assurément un peu de sans-gêne.
Mais ce mécontentement avait été de courte durée;
nos parents eurent tôt fait de s'apercevoir que si nous disparaissions
deux jours sur trois, les invités, eux, n'apparaissaient que tous les
trois jours; et ils avaient compris le très équitable et très
judicieux roulement que nous avions établi sans les consulter.
Et tu n'aurais pas pu m'en parler? m'avait
dit ma mère. Tu n'aurais pas pu m'avertir pour que je soigne plus particulièrement
la cuisine, ce jour-là?
Non, avais-je répondu. Notre désir
précisément était qu'on ne se mît pas spécialement
en frais pour nous : nous voulions manger le plat quotidien.
40 Lorsque aux grandes vacances qui se
placèrent à l'issue de la troisième année scolaire
de Kouyaté et de Check et à la fin de ma deuxième
année, puisque j'avais perdu un an à l'hôpital , je
retrouvai mes deux amis, ils avaient conquis leur brevet d'instituteur et attendaient
leur nomination à un poste. Si leur réussite ne me surprit pas,
si elle répondait à ce que j'étais en droit d'attendre
d'eux, elle ne me fit pas moins un immense plaisir, et je les félicitai
chaleureusement. Quand je leur demandai des nouvelles de leur santé,
Check me répondit qu'il était fatigué.
J'ai beaucoup travaillé, me dit-il,
et à présent je m'en ressens : je suis surmené.
Mais n'était-il que surmené? Il
avait mauvais teint et il avait les traits tirés. A quelques jours de
là, je profitai d'un moment où j'étais seul avec Kouyaté
pour lui demander s'il croyait à un simple surmenage.
Non, me dit Kouyaté, Check est
malade. Il est sans appétit et il maigrit, et malgré cela son
ventre enfle.
Ne devrions-nous pas l'avertir?
45 Je ne sais pas, dit Kouyaté. Je crois qu'il s'en
est lui-même aperçu.
Ne fait-il rien pour se guérir?
Je ne crois pas. Il ne souffre pas et
il se dit sans doute que cela passera.
Et si cela s'aggravait ?
Nous ne savions comment faire ; nous ne voulions
pas inquiéter Check et pourtant nous sentions bien qu'il fallait faire
quelque chose.
50 Je vais en parler à ma mère, dis-je.
Mais quand je lui en parlai, elle m'arrêta
au premier mot.
Check Omar est vraiment malade, dit-elle.
Voici plusieurs jours que je l'observe. Je crois bien que je vais alerter sa
mère.
Oui, vas-y, dis-je, car il ne fait rien
pour se soigner.
La mère de Check fit ce qu'on a
toujours fait en la circonstance : elle consulta des guérisseurs. Ceux-ci
ordonnèrent des massages et des tisanes. Mais ces remèdes n'agirent
guère ; le ventre continua d'enfler, et le teint demeura gris. Check,
lui, ne s'alarmait pas :
55 Je ne souffre pas, disait-il. Je n'ai pas grand appétit,
mais je ne ressens aucune douleur. Cela partira sans doute comme c'est venu.
Je ne sais si Check avait grande confiance dans
les guérisseurs, je croirais plutôt qu'il en avait peu : nous avions
maintenant passé trop d'années à l'école, pour avoir
encore en eux une confiance excessive. Pourtant tous nos guérisseurs
ne sont pas de simples charlatans : beaucoup détiennent des secrets
et guérissent réellement ; et cela, Check certainement ne l'ignorait
pas. Mais il avait aussi dû se rendre compte que cette fois, leurs remèdes
n'agissaient pas, et c'est pourquoi il avait dit: « Cela partira sans
doute comme c'est venu », comptant plus sur le temps que sur les tisanes
et les massages. Ses paroles nous rassurèrent quelques jours, puis elles
cessèrent brutalement de nous rassurer, car Check commença réellement
à souffrir: il avait des crises à présent et il pleurait
de mal.
Ecoute! lui dit Kouyaté. Les guérisseurs
ne t'ont été d'aucune aide; viens avec nous au dispensaire!
Nous y allâmes. Le médecin ausculta
Check et l'hospitalisa. Il ne dit pas de quel mal il souffrait, mais nous savions
maintenant que c'était un mal sérieux, et Check aussi le savait.
Est-ce que le médecin blanc réussirait là où nos
guérisseurs avaient échoué? Le mal ne se laisse pas toujours
vaincre ; et nous étions remplis d'angoisse. Nous nous relayions au chevet
de Check et nous regardions notre malheureux ami se tordre sur le lit ; son
ventre, ballonné et dur, était glacé comme une chose déjà
morte. Quand les crises augmentaient, nous courions, affolés, chez le
médecin: « Venez, docteur!... Venez vite!... » Mais aucun
médicament n'opérait ; et nous, nous pouvions tout juste prendre
les mains de Check et les serrer, les serrer fortement pour qu'il se sentît
moins seul en face de son mal (cf. VII.12, IX.31),, et dire « Allons!
Check... Allons! Prends courage! Cela va passer... »
Nous sommes demeurés au chevet de Check
toute la semaine, sa mère, ses frères, ma mère et celle
de Kouyaté. Puis, sur la fin de la semaine, Check a brusquement cessé
de souffrir, et nous avons dit aux autres d'aller se reposer : Check, à
présent, dormait calmement, et il ne fallait pas risquer de l'éveiller.
Nous l'avons regardé dormir, et un grand espoir naissait en nous : sa
figure était si amaigrie qu'on voyait toute l'ossature se dessiner, mais
ses traits n'étaient plus crispés, et il semblait que ses lèvres
souriaient. Puis, petit à petit, la douleur est revenue, les lèvres
ont cessé de sourire, et Check s'est réveillé. Il a commencé
de nous dicter ses dernières volontés, il a dit comment nous devions
partager ses livres et à qui nous devions donner son banjo. Sa parole
maintenant allait en s'éteignant, et nous ne saisissions pas toujours
la fin des mots. Puis il nous a encore dit adieu. Quand il s'est tu, il n'était
plus loin de minuit. Alors, comme l'horloge du dispensaire terminait de sonner
les douze coups, il est mort...
60 Il me semble revivre ces jours et ces
nuits, et je crois n'en avoir pas connu de plus misérables. J'errais
ici, j'errais là ; nous errions, Kouyaté et moi, comme absents,
l'esprit tout occupé de Check. Tant et tant de jours heureux... et puis
tout qui s'achevait! « Check !... » pensais-je, pensions-nous, et
nous devions nous contraindre pour ne pas crier son nom à voix haute.
Mais son ombre, son ombre seule, nous accompagnait... Et quand nous parvenions
à le voir d'une manière un peu plus précise et nous
ne devions pas le voir non plus d'une manière trop précise ,
c'était au centre de sa concession, étendu sur un brancard, étendu
sous son linceul, prêt à être porté en terre ; ou
c'était en terre même, au fond de la fosse, allongé et la
tête un peu surélevée, attendant qu'on posât le couvercle
de planches, puis les feuilles, le grand amoncellement de feuilles, et la terre
enfin, la terre si lourde...
« Check!... Check!... » Mais je ne
devais pas l'appeler à voix haute : on ne doit pas appeler les morts
à voix haute! Et puis, la nuit, c'était malgré tout comme
si je l'eusse appelé à voix haute : brusquement, il était
devant moi! Et je me réveillais, le corps inondé de sueur; je
prenais peur, Kouyaté prenait peur, car si nous aimions l'ombre de Check,
si son ombre était tout ce qui nous demeurait, nous la redoutions presque
autant que nous l'aimions, et nous n'osions plus dormir seuls, nous n'osions
plus affronter nos rêves seuls...
Quand je songe aujourd'hui à ces jours
lointains, je ne sais plus très bien ce qui m'effrayait tant,
mais c'est sans doute que je ne pense plus à la mort comme j'y pensais
alors : je pense plus simplement. Je songe à ces jours, et très
simplement je pense que Check nous a précédés sur le chemin
de Dieu, et que nous prenons tous un jour ce chemin qui n'est pas plus effrayant
que l'autre, qui certainement est moins effrayant que l'autre... L'autre?...
L'autre, oui le chemin de la vie, celui que nous abordons en naissant,
et qui n'est jamais que le chemin momentané de notre exil...